28/07/2011

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

De : Harper Lee
Edition : Le livre de poche
Année : 2010
Pages : 448
4ème de couverture :
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès. Il ne suffit pas en revanche à comprendre comment ce roman est devenu un livre culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays. C'est que, tout en situant son sujet en Alabama à une époque bien précise - les années 1930 -, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur s'est vendu à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde entier.
Note : 20/20



Mon avis

Si Ne tirez pas sur un oiseau moqueur n'est pas encore dans votre pal ou votre wishlist, je vous invite à le faire.
J'avoue ne pas trop savoir où me placer : je sais que j'ai adoré ce livre, pourtant j'ai du mal à me dire que c'est coup de coeur.
Je sais que je conseillerais la lecture de ce livre même dans dix ans, pourtant j'ignore si je le relirais un jour même !
Toutes ces contradictions m’amènent à me dire, Harper Lee a réussi son livre, c'est un chef d'oeuvre.
Vous me direz que j'emploie à tire larigot le mot chef d'oeuvre dans mes critiques, pourtant j'ai l'impression que ce roman a changé les choses.
L'histoire se passe dans les années 30, la famille Finch composée d'Atticus le père, Jérémy et Jean Louise (les enfants) vivent tranquillement dans une petite ville de l'Alabama.
La ségrégation y est présente, comme dans la plupart des États du sud des États Unis à cette époque.
Si vous lisez la quatrième de couverture, il est question d'un procès pour lequel Atticus Finch va tenter de défendre une personne de couleur noire.
Je ne sais pas si c'est le fait que le narrateur soit la jeune Scout (Jean Louise) mais j'ai trouvé que la vision d'une jeune fille était la meilleure des manières pour aborder un moment de l'histoire américaine, il faut le dire peu glorieux.
Scout du haut de ses huit ans, est une petite fille énergique, intelligente et qui voit le monde sans artifice.
Quand j'ai lu le roman Harper Lee, j'ai eu l'impression qu'on m’enlevait un bandeau de devant les yeux.
Il suffit de faire parler une enfant, pour se rendre compte de l'absurdité du procès.
Ne tirez pas sur un oiseau moqueur se déroule en trois temps : dans un premier temps, on découvre les personnages principaux.
Atticus, avocat, le père de famille qui élève seul ses enfants (la mère est décédée) et qui ne veut pas que ses enfants deviennent les objets d'une société qui ne pensent qu'ensemble et non individuellement.
Jérémy fragilisé par la mort de sa mère est le grand frère protecteur qui commence à grandir et à entrer dans le monde des grands pour le meilleur comme le pire.
Jean Louise dit Scout, la narratrice est celle qui garde ses yeux d'enfants le long du roman , qui se pose des questions et permet au lecteur d'apprécier pleinement l'histoire, par ses remarques et ses actes amusants, ainsi que sa relation amoureuse mais secrète avec le petit Dill.
Les personnages secondaires tiennent aussi une place importante.
Boo Radley est le voisin qui reste caché, celui qui développe l'imagination de la jeune Scout et son frère. N'est il pas simplement un homme ?
La gouvernante Calpurnia est noire, elle fait l'éducation des enfants. Ce personnage est véritable le porte parole de l'égalité entre les blancs et les noirs. Je pense qu'Harper Lee avec ce personnage montre bien que les individus sont semblables.
Tim Johnson est l'accusé pourtant au fil du roman, on sait qu'il est innocent mais inévitablement on connait la fin du procès.

La deuxième partie du roman est consacrée au procès de Tim, a travers quelques chapitres Harper Lee nous montre que l'innocence dépend d'hommes et qu' il ne suffit pas d'être innocent. Il faut toujours un coupable et parfois, c'est plus facile.
La troisième partie du roman est l'après procès, les mentalités aurait elle changé si le verdict avait été différent ? On revient à la case départ avec les conséquences et une part de bêtise humaine.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est véritablement un hymne à la tolérance, porté par plusieurs petites histoires qui ont le même message : connait moi avant de juger.
Dès les premières pages je connaissais la fin, pourtant je n'ai pas réussi à lâcher le livre.
Il y a beaucoup de moments qui m'ont marqués dans le roman : le procès, le combat du père pour un innocent, le jugement des autres même envers les enfants.
Harper Lee fait rebondir l'histoire au moment où on ne s'y attend pas.
J'ai aimé quand Scout écoute la conversation de ses voisins qui parlent de l'Allemagne nazie et qui semblaient être révoltés. J'ai souri en me disant, pourtant eux ils agissent de même !
Où est la justice ? Où est la vérité ?
A lire absolument pour la simplicité des mots, la simplicité des personnages, la simplicité de l'histoire. On a beau être la pire personne, il y a une justice qu'elle nous semble juste ou non.


Vois-tu, Scout, il se présente au moins une fois dans la vie d'un avocat une affaire qui le touche personnellement. Je crois que mon tour vient d'arriver. Tu entendras peut-être de vilaines remarques dessus, à l'école, mais je te demande une faveur : garde la tête haute et ne te sers pas de tes poings. Quoi que l'on dise, ne te laisse pas emporter. Pour une fois, tâche de te battre avec ta tête ... elle est bonne, même si elle est un peu dure. - On va gagner, Atticus ? - Non, ma chérie. - Alors pourquoi ... - Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner.


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13 commentaires:

Je pense que je vais le lire en plus, je crois que l'auteur est dans le challenge "100 ans de littérature américaine" ! ;)

@Aurel : je pense aussi que tu devrais le lire, il se lit très rapidement !

Je suis tout à fait d'accord : c'est un livre qu'il faut absolument avoir lu dans sa vie ! Pourtant, il n'est pas nécessairement du type que l'on lit plusieurs fois...

@Isa : oui, exactement je suis contente de voir que l'on partage le même avis ! Ca rassure, je ne suis pas passé à coté de quelque chose lol

Mais oui c'est un chef d'oeuvre ! En plus, Dill c'est un peu Truman Capote, vu qu'Harper Lee était son amie... Du coup c'est encore plus un bon livre ! :)

@Diabazo : oh je ne pense pas qu'il faut voir Dill en Truman Capote, après on a bien vu Harper Lee en Boo Raddle ! Je vois que tu es fan de Truman Capote :D

Un grand roman, que je n'ai pas encore lu mais que j'ai acheté il y a un an déjà. Ton avis me donne envie de m'y plonger très rapidement !

je suis entièrement d'accord avec toi, ça a été un gros coup de cœur pour moi aussi !

Ici je lis en diagonale, je l'ai reçu dans un swap et je dois le lire bientôt aussi !

Je garde un excellent souvenir de ce roman. Quelle réussite du point de vue de l'atmosphère...

Quel beau billet ! Ce livre est dans ma PAL et tu me donnes envie de me jeter dessus.

Pas encore lu mais je le possède en VO (la nouvelle couverture est juste sublime !) > https://www.amazon.fr/Kill-Mockingbird-Harper-Lee/dp/0446310786/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1313666909&sr=8-2

@Enlivrons-nous : merci beaucoup ! Je te conseille de le lire, c'est un très bon roman
@Sybille : oui, un chef d'oeuvre
@Anne : tu devrais passer un bon moment lecture alors
@Karine : oui l'atmosphère est vraiment géniale, très bien écrit
@Mya : merci beaucoup, oui c'est un livre qui ne devrait pas connaitre la pal lol
@Thatmakeswonders: je connais la couverture en vo, je la trouve SPLENDIDE ! Ca donne envie de le relire en vo cette fois ci lol