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02/09/2015

Monsieur mon amour


Alexandra de Broca x Albin Michel x 2014
240 pages x français x 18,00€



Retour au coeur de la révolution
Résumé de l'édition

Princesse vertueuse totalement dévouée à Marie-Antoinette ou conspiratrice et séductrice aux mœurs dépravées ? Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, fut en son temps l’objet des plus folles rumeurs.
Au fil d’une bouleversante correspondance imaginaire, Alexandra de Broca, l’auteur de La Princesse effacée, se glisse dans la peau de cette jeune aristocrate turinoise, veuve à dix-neuf ans du descendant d’un bâtard de Louis XIV, qui lui aura fait subir les pires affronts. Comme tant d’autres victimes expiatoires du régime de la Terreur, cette femme fragile, attachée à la famille royale au point de reprendre ses fonctions après la fuite du roi, connaîtra une fin atroce. Du fond de la geôle parisienne où elle attend son jugement, Marie-Thérèse écrit chaque jour à Philippe d’Orléans, député et proche de Robespierre. Comme la vertu s’adresse au vice, elle commence ses lettres par « Monsieur mon Amour »...


En allant au salon du livre en mars dernier, j'ai vu que l'auteure était en dédicace pour son nouveau roman. J'ai déjà eu l'occasion de lire son premier ouvrage La princesse effacée qui fut un coup de coeur. En plus d'avoir lu un excellent roman, j'ai rencontré une auteur très chaleureuse et passionnée par l'histoire moderne comme moi. Une rencontre qui me laisse de très bons souvenirs.

Mon avis sur le roman

Cette nuit a changé leur vie, cette nuit a changé l’Histoire, cette nuit à fait d’eux les victimes d’une nouvelle France qu’ils ne connaitront pas.
Une France révoltée par cette monarchie qui les gouverne, incompris par cette aristocratie qui impose son train de vie.
Une nouvelle ère commence avec dans son ombre les vapeurs d’une république enclenchée. Liberté, égalité, fraternité plus qu’une devise d’un peuple, un nouveau mode de vie.
Mais dans cette période trouble de l’Histoire, cette pensée ne s’applique pas à ceux que l’on tient responsable de ces décennies d’oppression.

La princesse de Lamballe va connaitre cette injustice pour l’unique crime d’être fidèle à une amie, fidèle à un monde qu’elle a connu. Un destin de malgré elle qui la conduira à mourir pour une France qu’elle n’a jamais vraiment compris et qui lui rappelle ce douloureux mariage avec un homme qui l’a maltraité.

Monsieur, mon amour est le journal de la princesse de Lamballe, le lecteur découvre les confessions d’une femme pour un homme qu’elle admire, qu’elle aime.
Une mise à nue, dans ces derniers instants : la princesse se livre sans fard et dévoile sans étiquette ce destin tragique qui est le sien.

Alexandra de Broca offre un roman presque trop court, on a envie de la sauver même si on connait le dénouement. Jusqu’à la fin j’ai eu l’espoir, tant au fond de moi j’a eu envie de lui pardonner.
Avec le recul de l’Histoire, on comprend ses choix mais dans le vif de cette période. Qui était à blâmer ?
On connait son parcours car l’histoire nous l’a enseigné. Il faut garder à l’esprit que pour un révolutionnaire elle symbolisait tout ce que l’on condamnait.

La princesse de Lamballe me marque par son courage, sa ténacité à positiver, à croire encore en ce roi qui est maintenant le passé. Une fragile naïveté dans cette transition difficile à assimiler.
Alexandre de Broca dresse le portrait d’une femme qui n’est pas épargnée par la vie mais qui croit encore à cet homme qu’elle chérie. Bien que le prince d’Orléans semble avoir définitivement tourné le dos à la monarchie.

La princesse de Lamballe est née au mauvais moment au mauvais endroit, dans la mauvaise famille. Victime de son coeur. Fidèle à une cour qui l’a sacrifié.

Monsieur mon amour est à lire absolument pour avoir le sentiment de vivre ce témoignage, de vivre l’injustice d’une France qui se construit sur de fragiles bases.D’une France qui condamne autant qu’un monarque.
Au fond le procès par les révolutionnaires de la princesse n’était qu’une farce pour lesquels on a mis les formes.



Demain, je vous parle d'une saga qui n'a pas fini de faire parler d'elle. Un vrai phénomène éditorial ! J'ai lu deux des tomes sur les quatre et j'ai a-do-ré !

27/07/2015

Zelda Zonk




Laurence Peyrin x Kero x 11 mai 2015
396 pages x français x 19,90€



Une dose de sourires et d'espoir dans ce roman
Résumé de l'édition

Foutu mardi, foutue pluie… Sur cette route d’Irlande qu’Hanna a prise tant de fois pour aller à son atelier, c’est l’accident. À l’hôpital, la jeune femme se lie avec Zelda, sa voisine de chambre de 85 ans, positive et joyeuse, experte en broderie. Mais Hanna sent un mystère chez la vieille dame, qui esquive toute question précise sur son passé. Que peut-elle avoir à cacher, à son âge ? Bientôt, Hanna découvre que Zelda Zonk était le nom d’emprunt de Marilyn Monroe quand elle voulait passer inaperçue. Hanna sait bien que c’est absurde, Marilyn est morte il y a presque cinquante ans, et pourtant… Tout en menant l’enquête, Hanna commence à réfléchir au sens de sa propre vie. Est-elle vraiment épanouie dans ce hameau perdu, dans ce mariage routinier ? Si vraiment Zelda est Marylin, si elle a réussi à passer de la lumière à l’anonymat, pourquoi elle-même ne pourrait-elle pas changer de vie ?


Depuis quelques mois, les éditions Kero m'offrent la possibilité de lire leurs dernières nouveautés. Grâce à eux, j'ai découvert de très bons romans et ce dernier était celui qui me tentait le plus. J'avais été conquise par le résumé et j'avais hâte de le commencer. Même si je l'ai lu assez rapidement et qu'il m'ait beaucoup plu malheureusement je n'ai pas eu l'occasion de vous en donner mon avis détaillé. Le mal est corrigé et ma connexion internet rétablie.

Mon avis sur le roman

« Je ne suis plus celle que vous pensez ». Cette affirmation on aimerait la dire une fois dans sa vie pour se libérer ou surprendre son entourage. On aimerait l’entendre et être stupéfait par une telle révélation. Une phrase banale mais pourtant si mystérieuse, une révélation choc qui bousculerait le quotidien de quiconque. Un saut dans l’inconnu déclenché par ces simples mots.

Hanna mène une vie paisible dans la campagne irlandaise en compagnie de son mari Jeff, un journaliste américain qui a suivi sa belle pour se consacrer à son nouveau métier : écrivain. Partagée entre son travail de restauratrice d’objets anciens et la garde de Pattie, Hanna s’est habituée à ce quotidien routinier jusqu’au jour où sa vie a basculé.

Il aura fallu un seul instant, une fraction de seconde pour que sa vie vole en éclat. Un accident qui conduit Hanna à se faire hospitaliser. Un combat contre la mort où le corps vous pousse à vous battre pour les autres et pour vous même. Survivre à un accident qui a couté la vie à tant de personnes, c’est comme jouer à la roulette russe : une question de chance et de hasard ?
Autant de questions pour lesquelles Hanna n’aura de réponse, une seule chose est certaine : elle doit vivre. Mais l’irlandaise sait au fond d’elle même que quelque chose a changé et si ce drame était l’occasion inespérée pour un nouveau départ ?

En attendant Hanna doit prendre son mal en patience et son immobilité temporaire va lui permettre de faire la rencontre de sa voisine de chambrée, la mystérieuse Zelda Zonk. Une octogénaire qui ne mâche pas ses mots et qui laisse planer un doute... En effet, les passionnés de la belle Marilyn Monroe auront reconnu le pseudonyme que la star du septième art empruntait pour fuir les projecteurs. Et si cette dame attentionnée était tout simplement la célèbre Norma Jane Baker ?
Je préfère avertir les fanatiques de Marilyn mais l’investigation n’est qu’un prétexte pour notre héroïne de prendre son courage à deux mains et d’envisager un nouveau départ. Au fond si cette voisine est bien la star d’Hollywood, elle aurait eu le courage de tout quitter pour vivre une nouvelle vie et cet espoir nourrit les secrets d’Hanna, surtout que le fils de Zelda : Michael n’est pas pour lui déplaire.

Vous l’aurez compris, Laurence Peyrin offre à son héroïne Hanna la possibilité de refaire sa vie, de s’offrir une seconde chance et de faire le point sur cette vie qui finalement ne lui convenait plus complétement.
L’auteure ne perd pas de vue l’enquête sur Zelda Zonk et régulièrement des indices sont apportés. J’ai adoré cette manière de procéder car elle n’en révèle pas assez pour se convaincre qu’il s’agit bien de Marilyn Monroe. Le lecteur peut se faire son propre avis jusqu’à la fin. Est ce que l’on sait si il s’agit de miss Monroe ? Pour le savoir, je vous laisse le lire ...

Le duo Hanna-Zelda m’a immédiatement conquis. Deux personnes généreuses qui ont beaucoup d’amour à revendre. Des personnes qui rêve d’évasion et de grands airs. J’ai apprécié leur manière d’aborder la vie.

Laurence Peyrin offre un roman tendre, rempli d’espoir. Le lecteur sera séduit à chaque phrase car l’auteur sait captiver son lectorat. Zelda Zonk est une parenthèse riche en aventure dans le quotidien d’Hanna, c’est aussi l’histoire d’un amour romantique et passionné. On se perd à lui donner raison ou à la raisonner.
Et si le bonheur était tout simplement de vivre au jour le jour. A s’autoriser des instants d’égoïsme ? A se créer un jardin secret ?
Zelda Zonk est la quête d’Hanna pour percer à jour un secret mais surtout la quête de la recherche de sa propre identité. Se connaitre soi-même est souvent la meilleure des thérapies.

Un très bon roman que je conseille vivement ainsi que les références bibliographiques que l’auteure utilise. Alabama Song de Gilles Leroy et Enquête sur un assassinat de Don Wolfe. Deux livres que je conseille vivement aussi bien l’un que l’autre. Les amoureux de Sur la route de Madison trouveront aussi leur bonheur dans Zelda Zonk.

Je reviens très vite avec d'autres billets.
En attendant, aimeriez vous rencontrer une personnalité que vous admirez ?
Bon début de semaine à tous ! Je vous envoie des milliers de bisous.


25/06/2015

Claude Gueux



Victor Hugo x Folio x 24 avril 2015
135 pages x français x 01,50€


Education et instruction : une force
Résumé de l'édition

"Claude Gueux, honnête ouvrier naguère, voleur désormais, était une figure digne et grave. Il avait le front haut, déjà ridé, quoique jeune encore, quelques cheveux gris perdus dans les touffes noires, l'oeil doux, la lèvre dédaigneuse. C'était une belle tête. On va voir ce que la société en a fait." S'inspirant d'un fait divers qui eut lieu à Paris en 1832, et quelques années après Le Dernier Jour d'un condamné, Victor Hugo écrit un nouveau plaidoyer contre la peine de mort. Il dénonce la misère qui frappe les classes laborieuses, l'intransigeance bornée des chefs, et montre l'enchaînement fatal qui conduit les pauvres au crime. Ce n'est pas l'individu qu'il faut condamner, c'est la société qu'il faut réformer. Dans un débat toujours actuel, il prône l'éducation contre la prison.


J'aime les mots et les belles lettres. Verlaine, Voltaire sont des auteurs qui m'ont séduit dès le collège. C'est en lisant Les misérables (il y a deux ou trois ans) que j'ai pris une claque. Le talent de cet écrivain m'a frappé, m'a stupéfié ! Un grand homme qui manie les mots avec finesse mais caractère. En peu de pages, il en dit plus que certains écrivains.

Mon avis sur le roman

Il n’est pas nécessaire d’en faire un roman de mille pages, ni de moraliser le lecteur par de longs discours. Pour captiver, il suffit d’avoir les idées, les opinions, d’employer les bons mots. Une réflexion intelligente à partir d’une tragique histoire.
Victor Hugo est l’écrivain des miséreux, il est le défenseur des causes perdues. Royaliste, socialiste. Pas un parti n’est vraiment le sien, il est membre du parti du cœur mais avant tout de celui des hommes justes.

Claude Gueux n’est pas un roman mais une petite histoire que nous raconte Victor Hugo, l’histoire tragique mais réelle de cet homme, Claude Gueux condamné pour vol puis pour meurtre.
Un méchant condamnable par les faits mais au fond victime d’un système dépassé et d’une société qui repose sur de vieux principes, de vieux fondements. Une société divisée, séparée sur le point de basculer.

Au delà de l’histoire, c’est les enseignements de Victor Hugo qui interpelle le lecteur. Faut il laisser les hommes des classes populaires dans l’ignorance sous prétexte qu’ils n’ont pas les moyens de se payer un précepteur ou un maitre particulier ? L’instruction est elle une branche annexe de l’élite sociale ?

Claude Gueux est le livre d’un homme à la fois coupable et victime. Libre à nous de le juger, d’en tirer nos propres conclusions. Toutefois on ne peut pas rester neutre ou de marbre face à ses choix et ses actes. Où est la limite de l’homme ?
Victor Hugo sollicite son futur lecteur : contemporain ou non à l’auteur à s’interroger sur la peine de mort. Un texte fort et brillant qui est voué à marquer les générations à venir.

La préface d’ Arnaud Laster est un très bon complément d’informations et permet d’appréhender avec justesse l’histoire de Claude Gueux. Aussi longue que le texte de Victor Hugo, j’ai pu saisir le fait divers comme les journaux le présentait. Une vision bien différente de l’auteur car dénuée de réflexions mais certainement plus juste sur certains angles.
Je ne peux que conseiller ce petit livre, qui m’a paru être une sorte de mise en bouche à une saga magistrale qu’est Les misérables.

Enfin un petit billet, j'espère revenir très rapidement ! L'été est enfin là ! Lisez, bronzez ;) Mon prochain billet sur une série britannique ! See ya soon



27/05/2015

Héloïse, ouille !


Jean Teulé x Julliard x 5 mars 2015
352 pages x français x 20,00€



Un ton provocateur mais écrit avec talent
Résumé de l'édition

Jean Teulé revisite les amours tumultueuses d'Héloïse et Abélard dans une version d'une modernité ébouriffante.
À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse : « Tu sais à quelles abjections ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurais honte aujourd'hui de nommer. »
Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ?
Jean Teulé s'y emploie avec gourmandise.


Je pense qu'il est inutile de vous dire que mon auteur préféré est le talentueux Scott Fitzgerald, il suffit de passer sur mon blog pour se rendre compte que je suis passionnée par ce romancier américain. Par contre, vous ignorez peut être que Jean Teulé est mon deuxième auteur préféré ! Il est le seul auteur encore vivant (dans mon top). Imaginez, ma joie quand j'ai su qu'il serait présent au salon du livre et qu'un nouveau roman allait sortir. Une rencontre inoubliable avec un auteur très sympathique, bourré d'humour et une dédicace unique ! L'attente va être longue jusqu'au prochain roman. J'ai essayé de vous écrire mon avis le plus sincère, l'humour corrosif de Teulé n'est pas en soi quelque chose qui me dérange et justement cette singularité dans le style me plait. J'espère toutefois vous donner l'envie d'ouvrir au moins un de ses romans, car ça en vaut la peine.

Mon avis sur le roman

Reprendre l’histoire Ô sacrée d’Héloïse et Abélard il fallait oser. Malmener un mythe et lui offrir une tournure déjantée qui frôle le paillard : crions (ironiquement) à la concupiscence de la chair, tant l’histoire est merveilleusement scandaleuse.
Passons le préambule, autant vous prévenir tout de suite, cette lecture va vous offrir un instant de haute voltige.
Ame romantique, âme sensible, âme torturée, âme dévergondée, âme curieuse aussi, amoureux des mots, amoureux de la langue française, passionné des lettres : entrez dans l’univers ô combien lyrique, comique, historique de Jean Teulé. L’écrivain par excellence qui arrive à sublimer le vulgaire et l’user à bon escient pour nous offrir une lecture qui ravit l’esprit.

C’est toujours avec impatience que j’attends la publication d’un « nouveau Jean Teulé ». A chaque parution je suis subjuguée par l’histoire qu’il va nous peindre. Car, oui l’auteur est un maitre dans l’art de vous concocter des chefs d’oeuvres. Avec une anecdote, un personnage, une légende souvent historique, il arrive à les moderniser pour en faire une fresque réaliste. Il réinvente, modifie, bouge les codes de la littérature. Les siècles se mélangent sans se confondre et lire Jean Teulé c’est avoir le privilège de vivre le temps de centaines de pages dans la France de nos aïeuls ou du moins en caresser un semblant de vérité.

Héloïse, Ouille ! plonge le lecteur dans le Paris du Moyen Age, île de la cité, boulevard Saint Michel ; vue sur la seine et cette cathédrale qui nous impose son siècle. C’est dans un décor qui sent le parchemin, l’enluminure et la sueur des bâtisseurs que le lecteur découvre l’histoire de ce cher Abélard, professeur accompli de théologie mais aussi de philosophie, engagé par un chanoine Flubert pour devenir le précepteur de sa nièce, la tendre Héloïse. Troublé, par cette jeune demoiselle qui s’ouvre à lui spirituellement mais aussi physiquement, c’est avec passion qu’ils goutent au fruit défendu. Une exploration des connaissances et des appétits charnels qui attise les ragots et attire les foudres de l’oncle.
Véritable acharnement contre la masculinité d’Abélard, privé de son membre... il se prive des plaisirs. Entrer dans les ordres devient amende honorable, car l’homme se sent puni. Par amour, Héloïse sacrifie sa jeunesse et sa raison mais refuse de se priver de cet homme qui l’a épanoui. Un amour plus fort que les épreuves.

Héloïse Ouille ! peut faire penser à une farce tant le style est burlesque, il est presque impossible de ne pas faire fonctionner ses zygomatiques avec ces tournures de phrases qui gardent leurs vérités mais soulèvent les absurdités du moment. On ne traverse pas la barrière pathétique-comique mais on s’amuse de cette dramatique histoire.

Jean Teulé arrive à capter le bonheur quand l’homme n’y croit plus. Ne faut il pas connaitre l’enfer afin d’apprécier notre vie sur terre ? Chaque jour est une épreuve pour ce couple maudit mais il faut continuer d’avancer. Abélard poursuit sa pensée quitte à heurter l’Eglise, Héloïse commence à trouver sa place. Une tragédie modernisée, ponctuée d’illustrations et de lettres enflammées. Le style est fleuri, les mots sont provocateurs. Encore une fois, Jean Teulé s’empare de l’histoire pour nous livrer son interprétation. Vivement le prochain roman.

Si l'envie vous dit de voir mon billet sur le salon du livre, il suffit de cliquer ici. Mon prochain avis concerne un thriller et le billet sera moins élogieux...

17/05/2015

Je peux très bien me passer de toi


Marie Vareille x Charleston x 8 juin 2015
320 pages x français x 19,90€



Un roman drôle, pétillant ! Qui se lit tout seul
Résumé de l'édition

Chloé et Constance sont bonnes copines, bien qu’elles n’aient en commun que leurs vies sentimentales catastrophiques. Un soir, les deux jeunes femmes décident de prendre leur vie en main en concluant un pacte. Chloé, séductrice dans l’âme et Parisienne jusqu’au bout des ongles, devra s’exiler en pleine campagne avec l'interdiction d’approcher un homme pendant six mois. Constance, incorrigible romantique, s’engagera à coucher le premier soir avec un parfait inconnu. Des vignobles du Sauternais à Londres en passant par Paris, cet étrange pacte entraînera les deux amies bien plus loin que prévu…


Nouvelle disposition pour les billets, une soudaine envie de changement ! Je vous propose mon avis sur Je peux très bien me passer de toi. Il s'agit déjà de ma dixième lecture en tant que lectrice Charleston. Un roman un peu particulier puisqu'il a été écrit par une lectrice Charleston ! Je vous invite vraiment à découvrir ce roman français, il en vaut vraiment la peine. Je suis en retard dans mes billets mais je vais rattraper tout ça dans les jours à venir... si j'arrive ;)

Mon avis sur le roman

Qui n'a jamais rêvé de repartir à zéro ? Souvent notre vie prend des tournants indésirés et celle que nous avions imaginé, s'avère ne pas être le conte de fée souhaité. La réalité nous oblige à descendre de ce nuage et à avoir les pieds sur terre.
Chloé est une femme qui plaît, la jeune femme enchaîne les conquêtes mais n'arrive pas à se stabiliser émotionnellement. Surtout , depuis que l'homme de sa vie l'a quitté... Une vraie parisienne au parcours presque parfait.
Constance, notre deuxième héroïne mène une vie à l'opposée, célibataire et fan de l'Angleterre de Jane Austen, elle cherche l'homme qui lui fera vivre le roman de sa vie.

Deux personnes aux antipodes, prêtes à prendre les problèmes  « à bras-le-corps » et à fuir cette prison qu'est devenu leur quotidien.
Bousculer les habitudes devient le maître mot et une mission à accomplir pour ces deux wonder woman des temps modernes. Constance et Chloe sont deux nouvelles amies qui se retrouvent dans cette quête, cette volonté de prendre un nouveau départ et de connaître l'amour avec un grand A.

Marie Vareille nous offre une comédie pétillante avec un sens de la repartie et des situations concasses qui font la réussite de ce roman. Un effet boule de neige que l'on ressent dans l'écriture, l'auteur enchaîne les mots, les phrases qui font mouches .
On ri, on est touché par ces filles qui apprennent à se connaître et à se faire confiance.
Deux amies hantées par les livres, qui réalisent que la vie est le plus riche des romans.
Une aventure qui implique les cœurs, les rencontres et qui fonctionne habillement avec les différentes personnes que nos héroïnes croisent au cours de leur parcours, des amitiés qui construisent leurs personnalités et influencent leurs choix (pas toujours judicieux qui plus est …).

Je me suis davantage attachée à Constance, qui vit dans une bulle rendue opaque par les autres, perpétuellement à la recherche du « Darcy » de sa vie. Je me suis reconnue dans sa fausse naïveté et dans sa manière d'aborder la vie.
Chloe est une fille des villes qui n'imagine pas que l'écriture va l'aider à se recentrer sur elle-même et lui permettre de s'ouvrir aux autres. On découvre que la jeune femme est bien plus qu'un physique, une personnalité blessée qui m'a plus d'une fois émue.

Jusqu'à la fin, on déguste cette comédie qui embarque le lecteur pour un voyage personnel à Paris, dans le sud de France mais aussi à Londres.
Un roman qui permet une double lecture, celle de deux narratrices qui partagent leur histoire sous forme de roman ou de journal. On tourne les pages avec plaisir et s'arrêter devient presque impossible, tant l'histoire vous captive.

Le nouveau roman de Marie Vareille est une vraie pépite, idéal pour cet été, un roman léger sans prise de tête qui mérite une place sur vos étagères.
Marie Vareille confirme sa place d'auteur à suivre, une digne héritière de Gilles Legardinier. On retrouve la touche de l'auteur notamment dans ces personnages décalés, qui gardent cet optimisme dans la vie et cette maturité quand la réalité les bouscule.
Je peux très bien me passer de toi parlera à plus d'une lectrice, un coup de cœur pour ce roman qui sort le 8 juin. Tous à vos agendas.

Le premier roman de Marie m'avait déjà beaucoup plu, je vous invite à lire mon avis Ma vie, mon ex et autres calamités. Bonne journée à tous !

13/05/2015

Au secours, j'ai 40 ans (depuis 4 ans)

I DON'T REMEMBER, WERE WE WILD AND YOUNG
40 ans, deuxième départ.

De : Gaelle Renard
Edition :  Charleston (Mai 2015)
Pages : 224
Premières impressions : Je n'aime pas la couverture, je trouve les couleurs très froide mais le dessin me plait davantage même si j'aurai préféré une photographie. La quatrième de couverture m'intrigue et je pars sans apriori sur ce petit livre. Je ne m'attendais à lire un roman complexe mais plus connaitre une expérience et espérer ne jamais faire cette crise !
Une chanson pour illustrer : Lucky now de Ryan Adams

CE QUE DIT LA 4EME DE COUVERTURE


On dit que 40 ans, c'est le nouveau 30. Certes, mais c'est quoi avoir 40 ans pour une femme aujourd'hui ? Un livre désopilant sur vous, les jeunes quarantenaires, mais aussi un peu sur vos hommes (l'ancien et le nouveau), votre belle-mère (ou ex.), vos copines qui s'appellent toutes Véronique ou Virginie… Sans oublier vos enfants qui grandissent, votre banquier, votre cher patron, votre panier à provisions, la CPAM, l'URSSAF, votre miroir, votre self-control, votre estime de vous-même, votre crème de jour… Et la question qui taraude l'héroïne : et si je faisais un dernier bébé pour la route ?


MON AVIS




Je ne sais pas quoi en penser.. je n'arrive pas à m'identifier

Enfant, qui ne sait pas dit : « Vivement que je sois grande ! » . Insouciance, inconscience ? On veut attraper le temps, que les années défilent à la vitesse de la lumière. Puis les années passent et cette envie d’accélérer le cours de la vie devient une réalité et on constate toujours trop tard : « Mon dieu, j’ai des rides et je n’ai pas profité ».
La vie est une succession d’étapes et avoir quarante ans c’est constater que l’on est dans la vie active depuis vingt ans mais qu’il nous en reste vingt à tirer, que l’on a une famille, donc que l’on doit être irréprochable, montrer l’exemple. On ne se sent pas vieux mais on se rend compte que les personnes autour de vous n’osent plus vous dire « Bonjour Mademoiselle... , La jeune femme cherche le dernier roman... ». Quarante ans c’est avoir plus de deux fois 16 ans, c’est donc vivre comme une crise d’adolescence mais en deux fois plus dure ?

Véronique, l’héroïne de ce petit journal intime traverse cette période de bouleversement où notre coeur et notre cerveau pensent différemment. Entre divorce et nouvel amour, la quadra’ confie son renouveau pas toujours facile. Avec de réelles interrogations : devenir à nouveau maman, la garde des enfants mais d’autres plus futiles : le sexe sans sentiments etc.. Notre héroïne partage ses angoisses, ses bonheurs aux lectrices comme une petite thérapie entre amies.

Les éditions Charleston propose un premier roman français qui se démarque de leurs précédentes publications même si comme toujours, la femme reste le coeur du sujet.
J’ai vécu un moment de lecture assez particulier avec ce roman qui m’a dans un premier temps dérangé par le style, puis au fur et à mesure, je m’y suis habitué – j’ai souri parfois mais la dernière partie, très monotone, m’a ennuyé. J’ai trouvé que le style perdait de sa fraicheur, je me suis lassée. Gaëlle Renard n’a pas réussi à me captiver. Du haut de mes 26 ans, je n’ai pas réussi à me sentir concerné par l’histoire et les personnages.

Gaëlle Renard offre un livre frais, un livre ultra féminin qui sera plus apprécié par des femmes plus sensibles au sujet ou curieuses de découvrir cette « période transitoire». Malheureusement, cela ne fut pas mon cas.


Au secours, j’ai 40 ans (depuis 4 ans) ne me laissera pas un souvenir inoubliable bien que ce fut une petite lecture sympathique. A regret, l’absence de construction dans la narration ne permet pas de s’identifier complétement à Véronique jusqu’à me demander : quel est le fond de sa pensée ? La structure en elle même peut déstabiliser, ça n’est pas tout à fait un roman ni tout à fait un journal intime.
Certaines tournures de phrases académiques, maladroites m’ont gêné. Dommage.

Gaëlle Renard avec Au secours j’ai 40 ans (depuis 4 ans) offre un petit livre léger ponctué de citations assez amusantes qui plaira aux femmes directement concernées. Le livre trouvera un public indéniablement.



Les avis des copines Charleston :

"Seulement, voilà. Je ne me suis pas vraiment sentie concernée. Peut-être est-ce dû à mes 30 ans, peut-être que je ne suis pas le coeur de cible. J'ai trouvé que le roman manquait quelque peu de profondeur, j'ai eu du mal à vraiment m'immerger dans la vie et les pensées de l'héroïne. Ce n'est vraiment pas dû à la plume de la romancière, qui est vraiment fluide et drôle, c'est juste que je ne me suis pas sentie touchée du tout, entre les problèmes de ménopause et d'infertilité, c'est un roman dont je ne me souviendrai pas forcément. " - Clarisse

"Je vous recommande donc la lecture de ce livre pour découvrir tout ce dont je vous ai parlé. Je suis sûre que certaines anecdotes vous ferons échos et j’espère que vous passerez un bon moment comme ce fût mon cas." - Joanna

"Bref, lire ce petit ouvrage ultra féminin vous fera passez plus qu’un bon moment. Des petites choses insignifiantes de la vie aux grandes questions existentielles, Gaëlle Renard passe en revue tout ce que à quoi une femme d’une quarantaine d’années peut bien penser à ce stade pivot de sa vie. D’un point de vue de femme, de mère, d’épouse ou de fille, les petits chapitres se succèdent et ne se ressemblent pas… outre le style piquant et véridique de l’auteur qui ose nous raconter les pensées les plus intimes de son héroïne. " - Marine

"Des petits riens quotidiens, Gaelle Renard tire des réflexions universelles, sur les années qui passent, sur l’envie de rester jeune et l’envie de vivre encore aussi intensément que quand on avait quinze ans, l’envie tardive de nouvelle maternité. Bref un bien joli livre, court mais intense, à l’écriture aussi drôle que belle." - Marie


Madame... J'ai remarqué que dans ce mot, plus on vieillissait, plus de voyelles paraissaient s'écraser.
Madame...
Mâdâme...
Médème...
Et puis bientôt : Mémé
Ben même, elle t'emmerde !!