24/02/2013

Du bleu aux bleus



De : Abèle-France Ataroff
Edition : Persée
Année : 2012
Pages : 108
4ème de couverture :
À 82 ans, Résistante FFI, Pupille de la Nation, Grande Invalide de Guerre décorée de la Croix de Guerre 39-45, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Croix du combattant… Je témoigne avec d’autres Résistants dans les collèges et lycées les valeurs et les principes acquis lors des combats pour la Libération. S’ensuit le besoin logique de mettre par écrit mes souvenirs de petite fille puis de jeune adolescente à Marseille pendant l’occupation allemande entre 1940 et 1944. Voici donc le récit de ces années de contraste entre la France en paix de mon enfance et celle en guerre sous le régime de Vichy. J’y dévoile l’existence semi-clandestine, puis clandestine suite à une dénonciation, que j’ai menée avec mes parents résistants FTP-FFI de 1942 à 1944. L’arrivée des troupes alliées au sud de Marseille donna lieu à une ultime mission qui s’avéra tragique pour notre famille.

Mon avis

Réussir avec une centaine de pages à mettre par écrit la mémoire d’une ville, la mémoire d’une famille, la mémoire de français pendant la seconde guerre mondiale ; voici le pari réussi de Abèle-France Ataroff avec son livre Du bleu aux bleus.

Avec ce petit livre simple sans prétention, madame Ataroff nous livre une page de sa vie qu’un livre d’histoire ne serait transmettre sans oublier l’âme de celles et ceux qui durant quelques années se sont battus pour l’honneur, pour la France, quand celle-ci s’égarait.
Quand j’ai lu Du bleu aux bleus, j’ai pensé à ma grand mère Marie-José (qui avait le même âge à l’époque) que Abèle-France Ataroff. Je me suis rappelé tout ce qu’elle me disait, sur l’occupation, le devoir d’aider une famille.

A travers son récit personnel, madame Ataroff fait partager le quotidien de milliers de français qui ont refusé à un moment donné - à faire le STO, à collaborer. Abèle-France Ataroff nous dresse avec beaucoup de cœur, des mots justes le portrait d’une famille, la sienne : une famille de résistants. Car lorsque l’on cherche à sauver sa patrie, on doit vivre cacher. Doit on reprendre la diction qui dit « pour vivre heureux, vivons cachés? ».

 A travers son histoire, le lecteur est invité dans le quotidien de résistants loin d’être un guide à la gloire de la résistance ; Du bleu aux bleus permet à Abèle-France Ataroff de nous partager son expérience qui restera lisible pour les générations à venir et ainsi d'éviter l'oubli.
Rien que les schémas familiaux sont changés : le père de famille absent par ses obligations, la mère doit organiser le quotidien.

Le quotidien d'Abèle-France est changé, à l'école - ses camarades pensent différemment. J'ai été interpelé par la scène sur l'enfant Philippe. Elle connait les déménagements régulièrement. Elle doit cacher la vie de ses parents.
J'ai été frappé par le courage de cette jeune fille qui transmet des messages, qui arrive à mettre entre parenthèse sa vie personnelle pour protéger sa famille. Du bleu aux bleus est aussi le portrait d'une mère courage, la sienne - très émouvant.

Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de rencontrer Abèle-France Ataroff lors de ses interventions en collège mais je remercie tous ces résistants qui font prendre conscience aux générations à venir la tragique histoire de la seconde guerre mondiale.
J'ai eu la chance de rencontrer un résistant au collège et je m'en rappelle vivement car il a participé à mon choix d'étude après le baccalauréat. (mon deug en histoire).

Ma chronique peut faire courte mais j’ai tellement aimé que j’aie peur de livrer l’essence de ce petit livre. Je vous laisse le savourer. Je conseille vivement l’achat de ce récit. Je remercie Livraddict et Persée pour ce partenariat.

D'autres résistants de tous milieux sont en survie comme nous, peut-être y en a-t-il de plus riches. Pour le moment, je ne vois pas d'argent dans le porte-monnaie de maman.


1 commentaires:

Je ne connais pas du tout mais je retiens le nom !