De : Bergsveinn Birgisson Edition : Zulma (2013) Pages : 131
Premières impressions : Je trouve l'édition splendide, j'aime les couleurs, la police d'écriture et les feuilles. J'ai l'impression d'avoir entre les mains un livre précieux, délicat. Un petit bijou. Ca donne envie de se plonger dans l'histoire.
Une chanson pour illustrer : The Story of The Impossible de P. v. Poehl |
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie. |
Dire que le titre n'est pas important dans un roman, c'est faux.
Le titre intrigue car il met à nu le roman, il dévoile. L'inconnu devant nous prend vie, il devient une histoire. Bergsveinn Birgisson tient sa promesse, le roman est une lettre. On peut s'interroger : est ce qu'une lettre doit faire une centaine de pages ? N'est ce pas plutôt des lettres ? Non, encore une fois l'auteur ne ment pas au lecteur, nous allons découvrir "La lettre".
Une lettre d'une centaine de pages qui entraine dans une vie, celle de Bjarni. Une lettre comme l'ultime confession d'un homme qui vieillit et cherche à expier son âme. Un homme qui veut se dévoiler : pour avoir la sensation de changer sa vie ?
Car pour une lettre, elle est longue mais pour un roman ça peut faire court. Toute fois il aura suffit cent trente pages à Bjarni pour m'attendrir, mais au délà d'écrire pour écrire, Bjarni nous laisse une partie de lui-même.
Nous assistons à son ultime confession.
Bjarni est l'investigateur de la lettre, c'est un octogénaire qui voit sa fin venir et qui décide d'écrire à Helga, son amour impossible. Car les histoires dépendent des instants : une rencontre au mauvais moment, une déclaration sur le tard.
La relation de Bjarni et Helga est au coeur de l'ouvrage : est ce que la vie aurait été meilleure si ils étaient ensemble ? Les regrets seraient moindre ?
Au delà de cette histoire d'amour, Bergsveinn Birgisson nous livre aussi la vision d'un ancien sur les nouvelles technologies, d'un villageois sur les citadins. Bjarni soulève des questions profondes sur les coutumes et les traditions que les islandais tendent à voir disparaitre. L'auteur ainsi nous livre son point de vue sur l'Islande,le lecteur voyage au coeur de la société.
Parfois la rudesse du personnage peut déplaire et il m'est arrivé quelque fois d'être gênée par une situation, son comportement.
Mais je garde en mémoire la violence noble enfouit de cet homme, un être entier.
Helga n'est pas moins importante mais nous avons une vision de cette femme à travers le regard de Bjarni. Qu'elle soit sincère ou non, Helga apparait comme une femme douce, partagée entre la fougue d'un amour et sa vie de famille. Elle est la femme qui redonne de l'espoir à Bjarni. Avec l'enfant, Bjarni comprend qu'il a réussi à accomplir quelque chose. Finalement tromper par amour, est ce tromper ? Helga est le miroir de Unnur.
Unnur, la femme de Bjarni est la faille de notre personnage principal. Sans elle, sa vie serait différente. Est ce un hasard que l'auteur débute la lettre à la mort de cette dernière ? Que Bjarni décide de se livrer après la mort de Unnur ? Est ce que la vie n'a pas été tendre avec Unnur (elle ne peut pas avoir d'enfant) pour que Bjarni cherche à connaitre l'amour ailleurs ? Bjarni cherche à vivre sa vie, Unnur se reproche de ne pas donner la vie. Unnur est un personnage assez déstabilisant, je partageais ses souffrances, je me révoltais de la pitié de Bjarni. Unnur est la clé de sa vie. Sans elle, il est libre. Avec elle, il profite de quelques instants de liberté notamment à la coopérative.
Découvrir un auteur méconnu, c'est toujours appréciable. J'espère que vous aurez également la curiosité d'acheter ou d'emprunter un livre d'un auteur peu mis en avant. Globalement même si je fini ce roman à moitié convaincue, je pense acheter prochainement un autre roman de l'auteur.
L'image violente de l'amour fera réfléchir plus d'un lecteur. L'amour de sa vie et la passion amoureuse peuvent être données par deux femmes ou hommes différent(e)s ?
La lettre à Helga m'a fait sortir des sentiers battus, ce n'est pas un coup de coeur. J'avoue que je m'attendais à une autre histoire, peut être avais-je idéalisé leur relation ? Je l'ignore. Je n'ai pas l'habitude de lire des auteurs islandais, j'avais donc beaucoup de difficulté à visualiser les personnages et les scènes. Je n'arrivais pas à me faire un décor précis. Aucun personnage ne m'a vraiment séduit, j'ai été émue par un mot, une action mais ça s'arrête là. Un avis en demi teinte mais je trouve le pari audacieux d'offrir au lecteur, un roman en une seule lettre.
Néanmoins, c'est le genre d'histoire qui vous marque encore des années plus tard. Qui vous dit quelque chose. J'aime m'imaginer que Helga a elle aussi lue cette lettre.
Un énorme merci aux éditions ZULMA, aux LES MATCHS DE LA RENTREE LITTERAIRE 2013 ainsi qu'à Oliver Moss.
En plus ? L'avis de Aveline
Le titre intrigue car il met à nu le roman, il dévoile. L'inconnu devant nous prend vie, il devient une histoire. Bergsveinn Birgisson tient sa promesse, le roman est une lettre. On peut s'interroger : est ce qu'une lettre doit faire une centaine de pages ? N'est ce pas plutôt des lettres ? Non, encore une fois l'auteur ne ment pas au lecteur, nous allons découvrir "La lettre".
Une lettre d'une centaine de pages qui entraine dans une vie, celle de Bjarni. Une lettre comme l'ultime confession d'un homme qui vieillit et cherche à expier son âme. Un homme qui veut se dévoiler : pour avoir la sensation de changer sa vie ?
Car pour une lettre, elle est longue mais pour un roman ça peut faire court. Toute fois il aura suffit cent trente pages à Bjarni pour m'attendrir, mais au délà d'écrire pour écrire, Bjarni nous laisse une partie de lui-même.
Nous assistons à son ultime confession.
Bjarni est l'investigateur de la lettre, c'est un octogénaire qui voit sa fin venir et qui décide d'écrire à Helga, son amour impossible. Car les histoires dépendent des instants : une rencontre au mauvais moment, une déclaration sur le tard.
La relation de Bjarni et Helga est au coeur de l'ouvrage : est ce que la vie aurait été meilleure si ils étaient ensemble ? Les regrets seraient moindre ?
Au delà de cette histoire d'amour, Bergsveinn Birgisson nous livre aussi la vision d'un ancien sur les nouvelles technologies, d'un villageois sur les citadins. Bjarni soulève des questions profondes sur les coutumes et les traditions que les islandais tendent à voir disparaitre. L'auteur ainsi nous livre son point de vue sur l'Islande,le lecteur voyage au coeur de la société.
Bjarni est le sacrifice, le martyr de l'histoire. Il préserve la coutume, mais sacrifie son bonheur.
Parfois la rudesse du personnage peut déplaire et il m'est arrivé quelque fois d'être gênée par une situation, son comportement.
Mais je garde en mémoire la violence noble enfouit de cet homme, un être entier.
Helga n'est pas moins importante mais nous avons une vision de cette femme à travers le regard de Bjarni. Qu'elle soit sincère ou non, Helga apparait comme une femme douce, partagée entre la fougue d'un amour et sa vie de famille. Elle est la femme qui redonne de l'espoir à Bjarni. Avec l'enfant, Bjarni comprend qu'il a réussi à accomplir quelque chose. Finalement tromper par amour, est ce tromper ? Helga est le miroir de Unnur.
Unnur, la femme de Bjarni est la faille de notre personnage principal. Sans elle, sa vie serait différente. Est ce un hasard que l'auteur débute la lettre à la mort de cette dernière ? Que Bjarni décide de se livrer après la mort de Unnur ? Est ce que la vie n'a pas été tendre avec Unnur (elle ne peut pas avoir d'enfant) pour que Bjarni cherche à connaitre l'amour ailleurs ? Bjarni cherche à vivre sa vie, Unnur se reproche de ne pas donner la vie. Unnur est un personnage assez déstabilisant, je partageais ses souffrances, je me révoltais de la pitié de Bjarni. Unnur est la clé de sa vie. Sans elle, il est libre. Avec elle, il profite de quelques instants de liberté notamment à la coopérative.
Découvrir un auteur méconnu, c'est toujours appréciable. J'espère que vous aurez également la curiosité d'acheter ou d'emprunter un livre d'un auteur peu mis en avant. Globalement même si je fini ce roman à moitié convaincue, je pense acheter prochainement un autre roman de l'auteur.
L'image violente de l'amour fera réfléchir plus d'un lecteur. L'amour de sa vie et la passion amoureuse peuvent être données par deux femmes ou hommes différent(e)s ?
La lettre à Helga m'a fait sortir des sentiers battus, ce n'est pas un coup de coeur. J'avoue que je m'attendais à une autre histoire, peut être avais-je idéalisé leur relation ? Je l'ignore. Je n'ai pas l'habitude de lire des auteurs islandais, j'avais donc beaucoup de difficulté à visualiser les personnages et les scènes. Je n'arrivais pas à me faire un décor précis. Aucun personnage ne m'a vraiment séduit, j'ai été émue par un mot, une action mais ça s'arrête là. Un avis en demi teinte mais je trouve le pari audacieux d'offrir au lecteur, un roman en une seule lettre.
Néanmoins, c'est le genre d'histoire qui vous marque encore des années plus tard. Qui vous dit quelque chose. J'aime m'imaginer que Helga a elle aussi lue cette lettre.
Les foyers d'aujourd'hui sont sacrément pauvres du point de vue de notre culture. Les objets qu'on y trouve viennent des quatre coins du monde, le plus souvent sans indication de leur lieu d'origine. Or quelle est la différence entre un objet fabriqué maison et un autre qui sort de l'usine ? Le premier a une âme et l'autre non. |
En plus ? L'avis de Aveline
5 commentaires:
Magnifique critique ! Tu as réussie à susciter mon intérêt ! Je ne connaissais pas l'auteur mais grâce à toi, je ne peux pas ignorer le roman....
Merci Aurélie, je te le prête si tu veux !
Je ne connaissais pas du tout ! Mais ça m'a l'air intéressant ma foi ^^ En tout cas, très belle critique !
Coucou!
Me voilà enfin sur l'ordinateur pour découvrir ta chronique et wouah! Tu as une façon poétique de parler de ce livre! J'ai l'impression d'en découvrir un autre à travers tes mots! Si j'avais lu ta chronique avant de lire le bouquin, je suis presque sûre que j'aurais été plus conquise par celui-ci :)
@Alison : merci beaucoup
@Aveline : merci, j'essaie toujours de montrer le meilleur d'un livre, ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé que le roman n'est pas bien :)
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