07/02/2011

Easter Parade

De : Richard Yates
Edition : Robert Laffont
Année : 2010
Pages : 258
4ème de couverture :
Toutes deux nées dans les années 1920 aux États-Unis, filles d'un couple divorcé, Sarah et Emily déménagent d'une ville à l'autre au gré des lubies de leur mère. Leur père n'a pas l'étoffe d'un héros : c'est un « simple préparateur de copie » quand elles le rêvaient éditorialiste du "Sun". Emily, la plus lucide, éprouve quelque jalousie à l'égard de sa soeur aînée, plus jolie et plus douce aux yeux de tous. Plutôt que l'université, c'est à un joli mariage avec un bon parti que leur mère la destine. Et, de fait, tandis qu'Emily entre à Barnard, Sarah épouse le fils de voisins anglais. Lors de la parade de printemps de 1941, l'Easter Parade, ils sont photographiés ensemble dans tout l'éclat de leur jeunesse ; un avenir radieux s'offre à eux. Pourtant, c'est une tout autre destinée qui attend Sarah… Au travers du regard d'Emily, l'auteur nous invite à une cruelle traversée des apparences.
Note : 19,5/20



Mon avis

La lien entre soeurs est simple et compliqué. On aime se rappeler qu'on a chacune notre vie, pourtant lorsqu'on a besoin d'aide bien souvent c'est vers elle qu'on se tourne. Que se soit l'ainée ou la cadette, le lien de sang passe avant les rancœurs et les jalousies.
Richard Yates nous présente dans ce roman les vies d'Emily Grimes, la plus jeune et sa soeur Sarah.
L'histoire commence au début des années 40 dans un New York qui va bientôt être plongé dans le tourment de la seconde guerre mondiale puis progressivement nous voyageons vers les sixties.
Sarah est la petite fille modèle, elle est jolie, elle plait : elle a ce petit truc qu'envie Emily.
La plus jeune n'est pas vilaine mais elle est banale, elle a un corps sans forme et sa tête blonde ne lui donne pas de pulpe comme à sa soeur qui est ( devinez...) brune.
J'ai dévoré ce roman car je voulais connaitre leur vie, ce roman ressemble beaucoup à un journal intime.
Consacré majoritairement à Emily, on vit à travers son regard l'évolution des mentalités.
Les malheurs d'être une femme à cette époque comme les bonheurs.

Les personnages m'ont complétement séduit pour leur différente personnalité : Sarah est la fille modèle, elle veut garder sa virginité jusqu'au mariage. Elle a une personnalité très extravertie, elle file le parfait amour Tony (son premier). On suit Sarah de ses neuf ans quand elle se blesse en jouant (cicatrice qu'elle va garder) jusqu'à sa mort prématurée.
Elle a trois enfants, trois garçons (Tony Junior, Peter et Eric).
Mais malgré ce portrait de "parfaite famille à l'américaine". Sarah est une femme fragile (je ne tiens pas à dire des spoilers).
Son personnage m'a profondément attristé car l'écriture de Yates permet d'avoir la sensation de les connaitre. J'avais le sentiment d'avoir joué avec elle à neuf ans. C'était vraiment quelque chose de touchant.
Sarah vit sa vie à New York.
Emily qui voit en sa soeur tout ce qu'elle n'a pas eu, est différente : elle aime la liberté, j'ai aimé le moment où elle rencontre le soldat à dix huit ans, je trouve que ca fait rêvé. Mariée puis divorcée, elle n'est pas conventionnelle dans ses choix.C'est la seule de sa famille à aller à l'université, elle aime les voyages et va faire le tour de l'Europe.
Je pense que Richard Yates a délibérément choisi le regard de cette dernière pour le roman, car à travers Emily chaque lecteur peut se reconnaitre.
Le lien d'attache des deux soeurs est leur mère Pookie : c'est a partir d'elle que chacune des filles va former son caractère. J'ai aimé ce personnage sensible mais par moment j'avais envie de lui dire "tu as vu où ton égoïsme t'a mené" même si je savais qu'au fond elle n'a rien fait...

Easter Parade a été publié pour la première fois dans les années 70, je déplore que les parutions françaises aient mis tant de temps. C'est vraiment un roman à avoir lu, bien que dramatique, il a su me captiver.
J'ai versé ma larme à la fin et j'ai relaché ce roman en me disant : "Natacha, quelque chose en toi a changé.."
La vie n'est pas parfaite, malheureusement et c'est à travers le portrait de deux filles qu'on se rend compte que se sont nos choix qui font ce que nous sommes.

Si il fallait critiquer, je dirais juste une chose : "Tony, réveille toi !".


Elles traversèrent le jardin de l’hôtel de ville sous le soleil du printemps, donnant chacune la main à leur père. Toutes deux portaient de légers manteaux sur leur plus belle robe, des chaussettes blanches et des chaussures noires en cuir véritable ; c’étaient de bien jolies petites filles. Sarah, la brune, avait un regard plein d’une confiance innocente qui ne la quitterait jamais ; Emily, plus petite d’une tête, était blonde, mince et très sérieuse.


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Challenge ? New York, 100 ans de littérature américaine



10 commentaires:

Il faut que tu arrêtes de me donner envie ! XD
Je vais noter ce titre (encore un autre XD).

Hihi ah j'y peux rien c'est la faute au livre lol !!
Je suis entrain de lire De l'eau pour les éléphants : c'est super pour le moment !

Je suis tout à fait d'accord avec Erato, arrête de nous donner envie !! Stop, ma Pal explose et mon porte feuille fait vraiment la tronche :p

Moi aussi ça me donne envie !

@Sybille : pourtant je te le conseille, il est vraiment pas mal !
@Emily : je te conseille la lecture, en plus pour ton challenge c'est super lol

En tout cas, la couverture est attrayante en plus ton article m'a vraiment convaincu !!

Je pense qu'il devrait me plaire celui-ci.

@Aurel et Manu : oui, c'est vraiment un livre réaliste : les sentiments, les vies sont abordées sans retenue ! Je conseille de le lire, c'est rapide et la lecture est assez haletante : on veut en savoir plus !

Je lis tellement d'avis positifs sur ce livre qu'il me tarde de le lire ! J'avais déjà tellement aimé La fenêtre panoramique ! Quel beau blog ! Je vais le recommmander à une autre blogueuse fan de Zelda !

@Anne : merci c'est très gentille