22/08/2011

Les chaussures italiennes

De : Henning Mankell
Edition : Points
Année : 2011
Pages : 372
4ème de couverture :
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l'archipel. Depuis qu'une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est isolé des hommes. Pour se prouver qu'il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s'y immerge chaque matin. Au solstice d'hiver, cette routine est interrompue par l'intrusion d'Harriet, la femme qu'il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer. Le temps de deux solstices d'hiver et d'un superbe solstice d'été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.

Note : 17/20


Mon avis

A mon habitude, chaque passage en magasin est présage d'un achat dans le rayon littérature !
Lors d'une mes rondes habituelles, je suis tombé  sur le livre Les chaussures italiennes, un titre énigmatique qui m'a immédiatement attiré l'oeil avec une couverture à la Into the wild.
Malheureusement le prix élevé du grand format à une tendance à freiner mes impulsions, je préfère souvent avoir deux livres de poche, qu'un en grand format !
Puis un beau matin, je me suis décidé d'aller à la Fnac proche de chez moi et qui je vois ? Les chaussures italiennes en format de poche ! Malheureusement son périple ne s'est pas arrêté là : il est resté un long moment par la case pal !
Pourquoi avoir attendu autant de temps ? D'autres lectures ? Vous n'auriez pas tort !
Pourquoi aussi maintenant écrire, un paragraphe d'introduction qui est loin de donner mon avis ?
En fait, j'ai attendu tout ce temps car l'histoire me faisait peur : j'avais peur de pleurer, peur de voir que la réalité est dure, peur de voir la vie comme elle est pour beaucoup de monde.

Ce n'est pas un coup de coeur mais c'est un livre très bouleversant dans la simplicité de l'histoire. Comment un homme aimé, avec un boulot stable et surtout désiré se retrouve être un sexagénaire seul sur une île de Suède, isolé de tous ?
Que s'est il passé douze ans auparavant ? Quarante ans auparavant ?
Car pour tout homme, il y a un passé, un présent, un futur ! A presque soixante dix ans, le passé est plus conséquent que le futur !
Henning Mankell arrive à nous montrer que la vie d'un homme est simplement la répétition de malheurs et de moments de bonheurs. Que chaque homme ne décide pas de son futur, mais il peut parfois le modifier un peu.
Connaître le bonheur d'avoir une vie de famille peut arriver à tout moment.
Au fil du roman, Frederik le personnage principal du roman se voit confronter à différentes personnes, des femmes. Qui vont avoir un impact sur son futur mais aussi qui ont eu un rôle (pour certaines) dans son passé ou elles sont liées à son passé.

Le personnage Frederik n'est pas forcement le personnage que j'ai aimé le plus, c'est quelqu'un de marqué, qui commence à prendre conscience de sa lâcheté et de son égoïsme.
Néanmoins, c'est un personnage pour lequel on commence à prendre pitié.
Henriette est le grand amour de Fredérik, elle vient le voir se sachant condamnée pour qu'il exécute sa promesse. J'ai trouvé le personnage très attachant, j 'aurais aimé en savoir plus sur elle. L'auteur arrive à montrer la maladie avec beaucoup de délicatesse, on a mal mais nos proches sont impuissants.
Louise, la fille de Frederik et Henriette; ce personnage complexe est vraiment le plus proche du lecteur. Je m'explique, elle ne connait pas son père comme nous ne connaissons pas Fredérik, on découvre en même temps qu'elle,le personnage principal. Elle a toujours eu des rapports étranges avec sa mère, on ne connait pas sa mère. Elle cherche à comprendre, elle veut comprendre la société. C'est notre bouée, car elle est proche de l'extérieure. Elle veut préserver son environnement, elle est très moderne dans sa façon de penser. De plus, sa quête de Caravage (un peintre de j'adore, soi dit en passant !) l'a mène à s'interroger sur elle même. Un personnage que j'aime beaucoup bien que très différent de mon caractère !
Mais c'est aussi au travers d'autres personnages, que certaines questions trouvent réponses.
Agnès, est une jeune femme qui douze ans plus tôt alors qu'elle est une nageuse hors pair se voit lors d'une erreur médicale, amputée. Le médecin responsable n'est autre que Frederik.
Notre personnage principal va donc partir à sa recherche afin de s'excuser. J'ai beaucoup aimé ce personnage, elle l'a haït, elle lui en a voulu mais elle a trouvé un nouveau bonheur avec son handicap. Elle aide des jeunes désorientés. Elle deviendra rapidement, le personnage le plus proche de Frederik.
Sima , c'est une des jeunes filles perdues dont s'occupe Agnès. Rapidement, bien que toujours sur ses gardes elle se prend d'affection pour le grand père. Mais la jeune fille est trop sensible et ne se dévoile pas assez pour que Frederik puisse l'aider.
Le facteur hypocondriaque qui est son seul ami sur l'île (sauf ses animaux évidemment !) est vraiment un personnage énervant mais pourtant assez amusant. J'ignore si j'aurais eu autant de patience.
J'ai cru jusqu'à la fin que la fabriquant de chaussure existait vraiment, tellement Henning Mankell m'avait convaincu. Il prouve ainsi qu'un roman bien écrit peut vous décrochez la lune (ou une bonne paire de chaussures !) !

Henning mankell aborde la solitude humaine, les rencontres, la vie de tous les jours, la mort, la maladie avec des mots qui sont justes, des mots vrais.
Le fait de faire venir Henriette sur l'ile est l'élément déclencheur du renouveau de Frederik.

Un très bon livre sur les relations humaines et familiales. J'aurais aimé que certains passages soient différents, j'aurais aimé que la vie des personnages soient moins injustes. Mais la vie est souvent loin de ce que l'on désire, pourtant on y trouve tous nos petits moments de bonheur.

La vie n'est pas une affaire de bons de réductions...La vie, au fond, c'est quelque chose de sérieux. Il y a un enjeu, je ne sais pas lequel, mais il faut tout de même croire qu'il existe, et que le sens caché se trouve un cran au-dessus des chèques-cadeaux et des tickets de grattage.





6 commentaires:

J'avais déjà envie de le lire mais tu m'as donné encore plus envie !!! Ah vivement qu'il atterrisse dans ma PAL ;)

je ne connais pas mais après tout pourquoi pas ! C'est vrai que le titre est enigmatique !

Je n'ai jamais lu de Henning Mankell, et ton avis me donne envie de commencer ^^ Et pis ça se passe dans un pays scandinave et ça, j'aime beaucoup ^

Yes ! Il est dans ma PAL !! Je viendrai lire ton billet plus en profondeur après ma lecture car je veux éviter tout spoiler =D

@flofy : j'espère qu'il ira dans ta pal bientot ! merci
@Sybille : c'est une lecture facile et l'histoire donne envie de continuer, c'est pas un chef d'oeuvre mais c'est un bon livre !
@Erato : oui, les décors sont assez dépaysant ! C'est aussi mon premier Mankell
@Cajou : oui, tu as raison, surtout que j'ai une tendance maladive à tout SPOILER lol

Je ne l'ai pas trouvé en librairie cet après midi T_T ton avis me donne envie de le lire ~