29/04/2012

La dernière conquête du major Pettigrew


De : Helen Simonson
Edition : Le Nil
Année : 2012
Pages : 492
4ème de couverture :
À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais : raffiné, sarcastique et irréprochable. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. Mais, le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, où le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent : Roger s’installe dans un cottage voisin avec Sandy, sa petite amie américaine, et le neveu de Mme Ali, musulman très strict rentré du Pakistan, se découvre un enfant caché… C’est avec beaucoup de charme et d’intelligence que Helen Simonson s’empare du thème des traditions pour montrer combien elles peuvent être à la fois une valeur refuge et un danger. Il se dégage de son roman une atmosphère so british qui enchante. Reste une question : votre tasse de thé, vous le prendrez avec un nuage de lait ou une tranche de citron ?

Note : 17/20

Mon avis

Quand j'ai refermé ce livre, je n'ai pensé qu'à un seul mot - poésie. La dernière conquête du major Pettigrew est un roman tendre, poétique et juste. Une histoire qui pousse le lecteur à détester les préjugés, à dénoncer cette volonté de diviser les communautés. A chaque page que j'ai lu, la justesse du ton employé par Helen Simonson pour décrire un événement apporte un coté british que j'apprécie dans cette culture. Loin de caricaturer, les personnages sont animés par ce tempérament très anglais, les anciens fidèles aux traditions comme la chasse, les parties de golf et la nouvelle génération de trentenaire adepte du yoga et travaillant dans une tour. Simonson nous offre un roman sans promesse qui ne soit pas tenu, l'écriture raffinée correspond très bien à l'age de nos amoureux.

Le Major Pettigrew est un homme simple qui vit avec le souvenir de son épouse défunte Nancy. Seul dans une maison, il apprend à vivre sans vague son célibat. Lorsqu'il apprend la mort de son jeune frère, le major commence à se remettre en question. Pourquoi la famille ne l'a pas prévenu tout de suite ? Que va devenir le fusil Churchill ? Et il se rend à une évidence - il est seul. J'aime beaucoup ce personnage sensible, à l'amour subtile, un homme qui vit dans la reconnaissance de sa carrière. Animé par sa rencontre avec Madame Ali, il n'arrive pas à voir le changement de comportement qu'il témoigne envers elle, alors que le lecteur peut progressivement voir l'évolution de cette amitié. J'ai adoré lire les multiplications de petites intentions à l'égard de cette dernière. Madame Ali, est veuve depuis peu et elle s'occupe du commerce qu'elle tenait avec son mari. Peu accepté au départ dans le village en raison de ses origines pakistanaise, le couple arrive progressivement à se faire une place. Un personnage sensible, en retenu que j'ai adoré.

La magie de ce couple repose sur une sincère amitié, le but principal n'est pas de faire la rencontre du grand amour mais de finir sa vie, avec ce doux sentiment d'être accompagné et d'être aimé. Un couple atypique qui dénonce cette volonté d'éviter une mixité sociale.

La dernière conquête du major Pettigrew est un roman qui met avant aussi bien la beauté de la tradition et le danger lorsque la tradition est teintée de préjugés. Un roman que je conseille vivement.
Un immense merci au édition du Nil et le forum Livraddict pour ce nouveau partenariat.

Je crois fermement qu’il existe encore quelques rares individus qui continuent de croire en l’Angleterre que Kipling aimait. Malheureusement, nous sommes une poignée de reliques poussiéreuses


1 commentaires:

Il me tente beaucoup et le peu que je l'ai vu sur les blogs, les chroniques étaient toujours positives.

Avalon